mercredi 13 février 2013

COUVERTURE MEDICALE UNIVERSELLE: MACKY VIVEMENT INTERPELLE SUR LES PREALABLES:





En prélude au Conseil interministériel prévu sur la couverture médicale universelle, une rencontre de partage avec les différents acteurs  sur le document devant être présenté aux autorités pour validation, a eu lieu hier vendredi à Dakar. Une occasion saisie par les syndicats du secteur pour interpeller les autorités sanitaires leur demandant d'avoir le courage de tenir le langage de la vérité au président Macky Sall par rapport aux maux qui plombent le système sanitaire. Pour les syndicats, ceci est un préalable à la couverture médicale universelle.
Après les concertations nationales tenues au mois de janvier dernier sur la couverture médicale universelle, les acteurs du secteur se sont retrouvés à nouveau  hier vendredi pour se pencher sur le document devant être présenté au Conseil interministériel avant la mise en œuvre des engagements pris par le Chef de l’Etat. En effet, en dépit de l’empressement des Sénégalais de voir le démarrage de  ce projet, des inquiétudes planent quant à sa réussite sans l’accomplissement  de certains préalables. Sur ces questions,  l’ensemble des acteurs, sous la houlette de Saliou Faye Daf, le vice président de la Convergence Sutsas Sas, ont mis les pieds dans le plat demandant vivement aux autorités de ne pas brûler des étapes pour passer à l’échelle de la couverture médicale universelle. Ils estiment qu’il est bien nécessaire de procéder  d’abord à un diagnostic sans complaisance du système sanitaire avant de penser à la couverture médicale universelle. Selon eux, il y a lieu d’informer juste et vrai le président Maky Sall sur les véritables maux dont souffre le secteur. Tous s’accordent à dire que le Sénégal ne s’arrête pas à Dakar. A l’intérieur du pays, il existe une trentaine de chantiers de structures sanitaires, de postes de santé, de centres de santé et d’hôpitaux en construction encore inachevées. Une véritable problématique qui a poussé le vice président du Sutsas Sas à dire que plus de 80 % des structures sanitaires ne fonctionnement pas correctement. Idem pour l’hôpital de Fatick, la ville natale du président Macky Sall. Le système connait ainsi un déficit criard en ressources humaines. L’exemple le plus patent c’est qu’en tout et pour tout le Sénégal compte 13 neurochirurgiens pour 14 millions d’habitants, 3 gérontologues. En plus le pays a un gap de 8000 sages femmes. Une  kyrielle de manquements  soulevée par Monsieur Daf  qui a rappelé que le plan sésame a laissé plusieurs milliards de dette vis-à-vis des structures sanitaires, qui ont fini par plomber les hôpitaux. Les propos du syndicaliste ont été confortés par l’intervention du président du Conseil d’administration de l’hôpital de Kolda,  qui a embouché la même trompette devant l’assistance. Mballo Dia Thiam, président de la Convergence Sutsas Sas  a quant à lui fait l’inventaire des politiques de gratuité initiées au Sénégal mais sans jamais être accompagnées par les pouvoirs publics. D’autres intervenants ont soulevé les mécanismes de financement et de contrôle nécessaires à la réussite du projet, l’identification du coût de chaque régime qui va l’accompagner, la contribution attendue des populations et de l’Etat, l’identification des modèles d’intervention, en somme autant de questions  qui ont été soulevés au cours des débats. Le Dr Pape Amadou Diack, le directeur général de la Santé, a souligné, en réponse à toutes les interpellations,  la volonté de l’Etat du Sénégal de mettre sur la table 10 milliards de F Cfa pour assurer la couverture sanitaire et les bourses familiales. Il a rappelé cependant les obligations des populations sénégalaises et de l’Etat face aux résultats à atteindre, soit  50% d’ici  2015. Ainsi il a soutenu que le comité restreint  mis en place va capitaliser toutes les suggestions émises au cours de la rencontre en vue de renforcer le document à présenter au Conseil interministériel.  

Cheikh Tidiane MBENGUE | 09/02/2013 | 13H50 GMT

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire