ÉLECTIONS OU EXPLOSION SOCIALE?
″Where law ends, there tyranny begins.″
-- William Pitt
Trop, c’est TROP!
On est de plus en plus enclin à penser, que notre pays
est dirigé par des bandits de grand chemin, joueurs de poker impénitents,
prêts à “troquer leur vieille mère, leur épouse dévouée ou leur dernière
chemise contre une poignée de dollars”.
Tout cela, dans un mépris souverain des règles du
jeu !
A l’instar de Butch Cassidy, Billy the Kid, Jesse James
et des frères Dalton, ils ont toujours une arme à portée de main, pour abattre
les justiciers téméraires qui osent leur faire face, comme l’illustre le tout
récent assassinat du jeune maçon Malick Bâ de Sangalkam. En effet, pour tenir
le peuple en respect et éviter toute velléité de rébellion face à cet ordre
social injuste, les forces de sécurité, qui ont multiplié les bavures pendant
cette dernière décennie, ont bénéficié d’une impunité révoltante, dénoncée par
toutes les organisations de défense des droits de l’Homme.
Ce ne serait pas la première fois que des institutions
policières et judiciaires seraient infiltrées par des organisations maffieuses,
comme l’illustre éloquemment le cas de Berlusconi.
Le pouvoir libéral, reposant sur un groupe d’avocats
véreux, sans foi ni loi, se réfugie derrière les forces républicaines de
sécurité, la magistrature, l’administration territoriale, certaines forces
maraboutiques, etc., dont les velléités d’indignation ont été neutralisées
par maintes armes de corruption massive (4 x 4 ; mallettes d’argent,
hausse disproportionnée des salaires des administrateurs civils, des élus
locaux et bientôt des chefs de village).
Défendant l’indéfendable, confondant argumentaire
politique et plaidoirie judiciaire, leur métier d'avocat les prédispose à faire
preuve de beaucoup de tolérance et de compréhension face aux “crimes
politiques” quotidiens et répétitifs commis par leur généreux client et non
moins mentor, que certains journalistes bien informés accusent de crimes de
sang !
Le spectacle affligeant auquel le peuple assiste depuis
l’avènement de l’équipe libérale au pouvoir a de quoi faire douter de la nature
républicaine du régime en place. Tous les ressorts démocratiques de notre
Nation ont été détruits un à un.
Le leadership inhérent à la fonction présidentielle a
été mis à mal par une implication intempestive et continue du premier magistrat
de la Nation dans toutes les querelles de clocher possibles et imaginables,
sans oublier les scandales éclaboussant sa famille et ses proches. L’accueil
des nouveaux militants, au lieu de se faire dans les permanences du Parti se
tient régulièrement devant les caméras de la RTS, à la salle de conférences du
palais de la république, qui a été piétinée dans tous les sens par toutes les
espèces possibles et imaginables de transhumants ou « transhumés »,
recrutés par des mercenaires sans scrupules.
Le Parlement, qui devait symboliser la défense
intransigeante des intérêts populaires, s’est métamorphosé en chambre
d’applaudissements pour entériner les lubies les plus grotesques du
"Pépère de la République".
La Justice, malgré ses soubresauts de la dernière
période, s’est essentiellement illustrée, durant la décennie écoulée par son
"incompétence" chronique, qui amène le peuple à craindre la
validation de la candidature illégale du Président de la République
On assiste de fait à une instrumentalisation des
Institutions de la République utilisées de manière déloyale dans le jeu
politique classique, tantôt pour caser une clientèle politique pléthorique,
tantôt pour effacer des crimes économiques et de sang, tantôt pour procéder à
des redécoupages administratifs itératifs ou alors pour apporter des retouches
innombrables à une Constitution, que leur régime a pourtant enfantée!
De fait, notre Al Capone national, qui détient le
triste record mondial de révisions constitutionnelles, se sert des institutions
républicaines vidées de toute leur substance comme certains dictateurs
utiliseraient des armes lourdes contre des populations civiles désarmées, pour
empêcher, vaille que vaille une remise en cause de l’ordre libéral.
Cette pacification de l’espace politique et social, qui
n’est pas une fin en soi, permet aux gangsters libéraux de s’adonner, à qui
mieux mieux à leurs jeux favoris, à savoir la spéculation foncière, les
dépenses hors budget, les surfacturations, les détournements d’objectifs…
En l’absence de vision et de programme cohérents au
profit des populations de notre pays, la clique maffieuse, qui a fait main
basse sur les rênes du pouvoir, s’attelle méthodiquement à fausser le jeu
politique face à une opposition, au “sang-froid légendaire”, qui a élaboré un
programme alternatif crédible et semble sur le point de s’entendre sur une
candidature de l’Unité.
Conscients des risques qu’ils encourent en cas de perte
du pouvoir par leur chef, le pool des avocats “ripoux” est en train de se
triturer les méninges, pour trouver l’astuce qui permettra à une équipe vomie
par le peuple de rempiler.
Or, les citoyens de notre
pays, admirables devant l’adversité, subissant stoïquement, les délestages
intempestifs, la cherté du coût de la vie, les inondations catastrophiques, les
multiples grèves tiennent à rester républicains jusqu’au bout. Ils attendent
patiemment le 26 février 2012, pour se débarrasser proprement de ces escrocs
politiques, qui les auront martyrisés pendant onze longues années.
La défaite du camp libéral fera œuvre de salubrité
publique. Son improbable victoire ouvrira une ère insurrectionnelle, qui ne
prendra fin, qu’après leur fuite “à la Ben Ali”.
C’est à cause de tout cela que le projet de Loi
Constitutionnelle instituant le ticket de l’élection simultanée, au suffrage
universel du Président et du Vice-Président de la République et la volonté
latente de suppression du second tour de l’élection présidentielle sont perçus
comme l’obstruction de la seule issue de secours, qui restait au peuple, pour
régler de manière pacifique le sort de l’équipe maffieuse qui le fait souffrir
depuis plus d’une décennie.
Les parrainages de Sarkozy et d’Obama n’y changeront
absolument rien du tout !
L’écroulement en quelques semaines de dictatures arabes
musclées et la subite sagesse de monarques de droit divin, obligés de faire des
concessions au peuple souverain devraient amener le Président Wade à
méditer sur les voies et moyens d’une sortie honorable, sans effusion inutile
de sang.
Au moment même où plusieurs anciens fonctionnaires
internationaux, médiateurs reconnus au niveau international dans des conflits
pré- et post-électoraux, participent aux élections présidentielles, il serait
assez choquant, que des casques bleus soient déployés dans notre pays, en vue
d’organiser des élections sincères.
Sans compter que les populations de NGOR ne sont
nullement disposées à accueillir au Méridien Président, un quelconque
président, qui de par ses propres turpitudes se sera mis dans l’impossibilité
de loger au Palais de la République.
Élections régulières ou
explosion sociale, messieurs les libéraux à vous de choisir !
Médina, le 18 juin
2011
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire